Partenariat pour l’intensification des mesures climatiques dans les situations de fragilité et de conflit – Zoom sur la sécurité alimentaire: Le Secrétaire Exécutif de la CCRS y prend part

Le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel (SE-CCRS), SEM. Issifi Boureima a participé au Panel introductif sur la mise en œuvre stratégique de l’interaction entre le changement climatique, la fragilité et les crises alimentaires lors de l’événement “Partenariat pour l’intensification des mesures climatiques dans les situations de fragilité et de conflit – Zoom sur la sécurité alimentaire” à Rome en Italie.

L’occasion lui a été donnée d’aborder les principaux défis auxquels les pays sahéliens et les autres acteurs sont confrontés face aux risques climatiques et de sécurité alimentaire ainsi que les solutions envisagées avec l’avènement de la Commission Climat pour la Région du Sahel.

Pour le Secrétaire Exécutif de la CCRS, il est paru opportun de relever qu’au Sahel, l’une des régions les plus vulnérables du continent africain, les défis auxquels les gouvernements, les communautés et les autres parties prenantes sont confrontés pour faire face aux risques et aux impacts interconnectés du changement climatique sur la sécurité alimentaire, sont multiformes et multidimensionnels.

  • Premièrement, le changement climatique en exacerbant les conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses et les inondations, amplifie la dégradation de la biodiversité et la baisse de la productivité agricole.
  • Deuxièmement, l’insuffisance des infrastructures adaptées et durables, en particulier dans les zones rurales, limite l’accès des agriculteurs aux marchés, aux technologies modernes et aux services financiers.
  • Troisièmement, il existe un déficit de capacités institutionnelles et techniques au niveau local et national pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de résilience adaptées.
  • Quatrièmement, la synergie et la coordination entre les différentes parties prenantes restent encore insuffisantes.

Issifi Boureima de saisir l’occasion pour féliciter Mr Joseph Africano Bartel, sous-secrétaire au Ministère de l’Environnement et des Forêts du Sud Soudan ; Mme Hannah Percival, Responsable de la Résilience aux Crises, FCDO, Royaume-Uni et Mr. Christopher Frassetto, Conseiller principal pour les partenariats de la COP 28 EAU pour leurs différentes interventions et contributions enrichissantes lors de ce panel.

Aussi, en réitérant la pleine disposition de la CCRS pour une collaboration soutenue entre les institutions afin de soutenir davantage les pays face aux défis climatiques, le Secrétaire Exécutif de la CCRS a remercié le PAM et l’ambassade des Emirats Arabes Unis à Rome pour l’invitation à cet important évènement.

INTERVENTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR ISSIFI BOUREIMA, SECRETAIRE EXECUTIF DE LA CCRS

Distingués Panelistes

Mesdames et Messieurs Distingués participants,

C’est pour moi un immense plaisir de prendre part aujourd’hui à ce panel introductif de la présente rencontre organisée dans le cadre de l’agenda de la lutte contre les crises climatiques et alimentaires dans des contextes fragiles. Je voudrais à l’entame de mon propos saluer et féliciter les organisateurs de cet important événement notamment le Gouvernement des Émirats Arabes Unis et le Programme Alimentaire Mondial à qui je présente mes vifs remerciements pour l’invitation qui m’a été adressée.

S’agissant du sujet auquel nous sommes invités à nous prononcer au présent panel, il est important de souligner qu’au Sahel, l’une des régions les plus vulnérables du continent africain, les défis auxquels les gouvernements, les communautés et les autres parties prenantes sont actuellement confrontés pour faire face aux risques et aux impacts interconnectés du changement climatique sur la sécurité alimentaire, sont multiformes et multidimensionnels.

Premièrement, le changement climatique en exacerbant les conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses et les inondations, amplifie la dégradation de la biodiversité et la baisse de la productivité agricole. Ces conditions entraînent la recrudescence des crises alimentaires avec de plus en plus des longs épisodes, occasionnant une situation quasi-endémique d’insécurité alimentaire dans certaines parties de la région du Sahel. Face à cette situation, en absence d’actions de ripostes adéquates, on assiste malheureusement à l’augmentation de la vulnérabilité alimentaire et économique des communautés. À cela, s’ajoute les autres implications émergentes de ces phénomènes notamment les risques sécuritaires induits par les conflits intercommunautaires ainsi que le grand banditisme et le terrorisme qui renforcent opportunément leur emprise sur les populations à cause de la situation d’extrême précarité qui les poussent particulièrement les jeunes à la recherche d’autres voies même illicites pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Deuxièmement, l’insuffisance des infrastructures adaptées et durables, en particulier dans les zones rurales, limite l’accès des agriculteurs aux marchés, aux technologies modernes et aux services financiers. Ce manque d’infrastructures rend ainsi difficile la conservation et l’équilibre de l’approvisionnement des denrées alimentaires et autres produits de premières nécessités et cela est d’autant plus problématique en situation de crises et de catastrophes humanitaires.

Troisièmement, il existe un déficit de capacités institutionnelles et techniques au niveau local et national pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de résilience adaptées. L’écrasante majorité de la population reste rurale (80 % au Sahel central par exemple), pratiquant de façon extensive leur exploitation agricole et ne bénéficiant pas d’un niveau d’accompagnement conséquent pour adopter des pratiques agricoles durables et résilientes aux changements climatiques.

Quatrièmement, la synergie et la coordination entre les différentes parties prenantes restent encore insuffisante. Les efforts de divers acteurs (gouvernements, ONG, organisations internationales) ne sont pas toujours alignés, ce qui conduit à des duplications des interventions et à des lacunes dans la réponse globale aux crises agroalimentaires.

Mesdames et Messieurs Distingués participants,

C’est pour faire face à tous ces défis qu’a été créée la Commission Climat pour la Région du Sahel, que j’ai l’immense honneur de diriger en ma qualité de son Secrétaire Exécutif. Cette commission, placée sous l’égide de l’Union Africaine, a notamment pour mandat de coordonner et mobiliser un soutien régional et international face aux défis climatiques dans cette partie vulnérable du continent africain. La commission a ainsi pour mission de promouvoir les efforts d’adaptation, d’atténuation, de résilience et de stabilisation au Sahel.

Forte de ses 17 pays membres, la Commission Climat pour la Région du Sahel est ainsi dotée des instruments et des outils stratégiques et opérationnels adaptés devant lui permettre de mener à bien ce mandat.

Un plan d’investissement climat pour résilience du Sahel est ainsi élaboré et adopté par la région du Sahel dans le cadre de son agenda. Ce plan, dont les déclinaisons stratégiques au niveau national sont les CDN, constitue le principal cadre de référence stratégique régional prenant en compte les engagements mondiaux en matière du climat et de développement durable tout en concourant à soutenir durablement la résilience à l’adaptation et la pacification du Sahel.

Il est important de souligner que dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, des projets cohérents à son programme prioritaire sont déjà en cours de mise en œuvre. Parmi ces projets, je voudrais citer le Programme de Renforcement de la Résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel dans 9 pays bénéficiaires avec l’appui de la BAD. Aussi, le projet de mise en œuvre des initiatives d’adaptation en Afrique du centre et de l’Ouest (PACO) à travers lequel il est prévu le renforcement des capacités d’adaptation de 3 pays membres de la CCRS.

D’autres projets de niveaux de maturité différents sont aussi dans le pipeline du Secrétariat Exécutif de la CCRS basé à Niamey au Niger et qui constitue le laboratoire d’élaboration des projets structurants au Sahel. Faudrait-il souligner le déficit crucial de tels projets bancables qui pourraient bénéficier des opportunités de financement conséquent pour une meilleure prise en charge des défis liés à la lutte contre le changement climatique dans cette région ?

Il est opportun de souligner par ailleurs l’existence de nombreuses initiatives en parfaite cohérence avec la vision de la CCRS, initiatives de différents partenaires du Sahel notamment, le PAM dont la représentation du Niger mets en œuvre depuis près de 10 ans une initiative remarquable dite « Reverdir le Niger » qui constitue une parfaite illustration sur le fait qu’il est possible de renverser la tendance des effets du changement climatique sur les communautés et leurs moyens d’existence. En effet, avec des actions cohérentes et intégrées à peine près d’une décennie, cette initiative a permis de récupérer 280 000 hectares dégradés et de renforcer la résilience d’un 1,9 million de personnes initialement ciblées comme vulnérables. Il s’agit ainsi des actions de résiliences louables qui devront être soutenues et promues à travers leur mise à échelle.

Dans cette dynamique il plaît ainsi de présenter toute notre gratitude pour le succès des interventions du PAM au Sahel et aussi de faire part solennellement à cette occasion notre pleine disposition pour une collaboration soutenue entre nos institutions afin de soutenir davantage nos pays face aux défis climatiques et les autres subséquents.                                                                 

Je vous remercie.

CCRSahel
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