Le Secrétaire Exécutif de la CCRS plaide pour une résilience urbaine renforcée au Sahel lors d’un panel de haut niveau de l’OCDE

Le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS), Son Excellence Monsieur Issifi Boureima, a participé en virtuel ce jeudi 27 novembre à un panel de haut niveau organisé par le Club Sahel de l’OCDE sur le thème de la construction des villes de demain et de la résilience climatique en Afrique de l’Ouest.

L’occasion lui a été donnée d’aborder les défis de la vulnérabilité des villes ouest-africaines et sahéliennes face aux changements climatiques.

Après avoir énoncé le contexte général qui caractérise cette vulnérabilité, SEM. Issifi Boureima a relevé les principaux mécanismes de coordination régionale qui doivent garantir une résilience urbaine soutenue face aux chocs climatiques. Il s’agit notamment :

– Du renforcement d’un cadre de coopération régionale pour la gestion des risques de catastrophes ;

– Du renforcement des capacités des institutions régionales et nationales pour la gestion des risques de catastrophes ;

– De la promotion de la coopération transfrontalière pour la gestion des ressources en eau et la prévention des inondations ;

– De la promotion de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour la gestion des risques de catastrophes ;

– Du développement et de la mise en œuvre de projets régionaux structuraux pour aborder les implications transfrontalières des chocs climatiques et leurs corollaires.

Le Secrétaire Exécutif de la CCRS a également évoqué l’initiative d’un projet en cours de maturation, que la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS) déploie, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), afin de mobiliser les ressources nécessaires pour finaliser le document du projet et assurer son financement. Ce projet vise principalement à renforcer la résilience des villes sahéliennes face aux changements climatiques, avec les objectifs spécifiques suivants :

– Renforcer les capacités institutionnelles et de gestion des risques de catastrophes des villes sahéliennes ;

– Améliorer la résilience des services de base et des infrastructures critiques face aux changements climatiques ;

– Sensibiliser les décideurs politiques et les communautés aux enjeux de la résilience urbaine et promouvoir la participation citoyenne dans la planification et la gestion des risques de catastrophes ;

– Favoriser l’intégration de la résilience urbaine dans les plans de développement économique et social des villes sahéliennes.

Le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS) a lancé un appel à la communauté internationale pour des actions concrètes devant permettre le financement des initiatives adaptées pour la lutte contre les changements climatiques, particulièrement en faveur de la résilience urbaine qui constitue un défi majeur pour nos régions.

Allocution de Son Excellence Monsieur Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif de la CCRS

Monsieur le Modérateur

Chers éminents panelistes  

Distingués invités, Mesdames et messieurs,

Je voudrais tout d’abord remercier le Club Sahel de l’OCDE et ses partenaires pour l’invitation qui m’a été adressée à participer à ce panel de haut niveau sur la construction des villes de demain dès aujourd’hui, en mettant l’accent sur la croissance urbaine et la résilience climatique en Afrique de l’Ouest.

Je salue et félicite les organisateurs pour l’initiative de ce panel dont le thème est d’une importance capitale pour nous, parce qu’il nous offre une occasion d’aborder l’une des multiples dimensions des défis de la crise climatique en Afrique.

Avant d’aborder la question qui m’a été posée, qu’il me soit permis de faire un bref énoncé du contexte général qui caractérise la problématique de la vulnérabilité de nos villes face aux chocs climatiques, objet du thème général du présent panel.

Les villes ouest-africaines, aussi bien celles de la côte atlantique que celles de la région sahélienne, sont ainsi confrontées à des défis importants en matière de résilience climatique, notamment en raison de l’augmentation des inondations et des sécheresses.

Ces événements climatiques extrêmes ont des impacts dévastateurs sur les populations et les économies locales, et mettent en évidence la nécessité de renforcer la résilience des villes face aux changements climatiques. Selon la Banque mondiale, les inondations en Afrique de l’Ouest ont causé des pertes économiques estimées à plus de 10 milliards de dollars entre 2010 et 2019.

En effet, l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique, avec des températures qui augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Cette vulnérabilité est encore plus prononcée dans les villes de taille moyenne, qui sont souvent dépourvues de capacités institutionnelles, d’infrastructures et de ressources pour gérer les risques de catastrophes.

En effet, ces villes accueillent déjà environ 47% de la population urbaine africaine et leur nombre devrait augmenter dans les prochaines décennies. D’ici 2050, la population urbaine africaine devrait atteindre en effet 1,3 milliard de personnes, ce qui représentera plus du double de la population urbaine actuelle. De plus, les infrastructures critiques telles que les routes, les ponts, les écoles et les hôpitaux sont souvent exposées à des risques de dommages et de pertes en cas de catastrophes naturelles.

Cela peut avoir des conséquences dévastatrices pour les populations et les économies locales avec des répercussions induites au niveau sous régionales et régionales.

Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, les coûts économiques des catastrophes naturelles en Afrique pourraient atteindre 4% du PIB d’ici 2030 si aucune mesure n’est prise pour renforcer la résilience.

Ainsi, la résilience urbaine est cruciale pour le développement durable et la sécurité de nos populations. Elle reste à cet égard l’une des priorités qui devrait bénéficier une attention particulière dans toutes nos initiatives nationales et supranationales de lutte contre le changement climatique.

Cela dit, pour répondre à la question qui m’a été posée, il me plaît de souligner que la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS) a identifié plusieurs mécanismes de coordination régionale prioritaires pour garantir que les corridors transfrontaliers restent fonctionnels et sûrs malgré l’aggravation des effets du changement climatique.

Il s’agit notamment :

– Le renforcement d’un cadre de coopération régionale pour la gestion des risques de catastrophes ;

– Le renforcement des capacités des institutions régionales et nationales pour la gestion des risques de catastrophes ;

– La promotion de la coopération transfrontalière pour la gestion des ressources en eau et la prévention des inondations ;

– La promotion de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour la gestion des risques de catastrophes ;

– Le développement et la mise en œuvre de projets régionaux structuraux pour aborder les implications transfrontalières des chocs climatiques et leurs corollaires.

C’est dans ce contexte que la Commission Climat pour la Région du Sahel a initié, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un projet intitulé « Renforcement de la résilience des villes sahéliennes face aux changements climatiques ».

Ce projet vise à renforcer les capacités des villes sahéliennes à gérer les risques de catastrophes et à promouvoir une croissance économique durable.

Les principaux objectifs spécifiques du projet sont :

– Renforcer les capacités institutionnelles et de gestion des risques de catastrophes des villes sahéliennes ;

– Améliorer la résilience des services de base et des infrastructures critiques face aux changements climatiques ;

– Sensibiliser les décideurs politiques et les communautés aux enjeux de la résilience urbaine et promouvoir la participation citoyenne dans la planification et la gestion des risques de catastrophes ;

– Favoriser l’intégration de la résilience urbaine dans les plans de développement économique et social des villes sahéliennes. Nous poursuivons le suivi de la maturation de ce projet dans la perspective de la mobilisation des ressources pour son financement.

Je saisis l’occasion que m’offre ce présent panel pour lancer un appel à l’endroit des partenaires du Sahel pour leur accompagnement en faveur de la mise en œuvre de cet important projet.

Je voudrais également exprimer ma gratitude au PNUD pour son soutien et son accompagnement à l’initiative de ce projet.

Je vous remercie pour votre aimable attention !

CCRSahel
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