La Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS), en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable du Tchad, organise à N’Djamena les 15 et 16 décembre 2025 un atelier national consacré à l’identification, au développement et à l’opérationnalisation des indicateurs d’adaptation au changement climatique, dans le cadre du projet PACO (Mise en œuvre des priorités régionales et nationales d’adaptation en Afrique Centrale et de l’Ouest).
Cette activité s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par la République du Tchad pour renforcer la planification, le suivi et l’évaluation des politiques climatiques. Financé par la République fédérale d’Allemagne, mis en œuvre par la GIZ avec le soutien du BMUV (Ministère fédéral allemand de l’Environnement) dans le cadre de l’Initiative Internationale pour le Climat – IKI, le projet PACO accompagne les pays sahéliens dans la mise en œuvre concrète de leurs engagements climatiques.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par trois allocutions : celle du Directeur de la Lutte contre les Changements Climatiques, Monsieur Ali Ahmat Brahim, celle du représentant du Secrétaire Exécutif de la CCRS, Monsieur Seybou Issifi, et celle du Secrétaire Général Adjoint du Ministère, Monsieur Youssouf Mahamat Adawi.

Dans son intervention, Monsieur Ali Ahmat Brahim a rappelé l’importance stratégique de cet atelier dans un contexte où « les effets des changements climatiques se font durement ressentir au Tchad ». Il a souligné que l’élaboration d’indicateurs pertinents et opérationnels est essentielle pour mieux orienter l’action publique, renforcer le suivi-évaluation et améliorer la redevabilité nationale. Il a également insisté sur la nécessité de consolider le dispositif national de suivi du financement climat, indispensable pour une planification budgétaire solide, une coopération renforcée et un plaidoyer fondé sur des données factuelles. Il a par ailleurs salué la formation des formatrices en entrepreneuriat vert, initiative qui reflète « l’importance du rôle central des femmes dans la résilience des communautés ».

Pour sa part, Monsieur Seybou Issifi, Assistant Technique principal du Secrétaire Exécutif de la CCRS, a transmis les salutations et la profonde gratitude de S.E.M. Issifi Boureima à l’endroit du Gouvernement de la République du Tchad pour son engagement soutenu à l’opérationnalisation de la Commission et pour l’excellente collaboration instaurée entre les parties prenantes nationales et la CCRS. Il a réaffirmé l’engagement de la Commission à accompagner le Tchad dans la consolidation de ses outils d’adaptation. Selon lui, l’étude soumise à validation vise à inventorier et évaluer les indicateurs existants, à mettre en place un cadre structuré, hiérarchisé et harmonisé aligné sur la CDN, le PNA et le PIC-RS, à développer une boîte à outils technique comprenant des fiches, des matrices et des formats de collecte, à renforcer les capacités institutionnelles à travers des formations dédiées et à produire un rapport consolidé assorti de recommandations opérationnelles.
Monsieur Seybou Issifi a insisté sur le fait que « l’établissement d’un cadre national d’indicateurs n’est pas une simple exigence technique, mais un instrument stratégique pour accélérer la mise en œuvre des actions prioritaires et renforcer la transparence vis-à-vis des partenaires internationaux ».

Ouvrant les travaux, le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable, Monsieur Youssouf Mahamat Adawi, a salué « l’appui constant de la CCRS » et a rappelé que le Tchad, à l’instar des pays du Sahel, fait face à des impacts climatiques sévères tels que la variabilité accrue des précipitations, la dégradation des ressources naturelles, l’insécurité alimentaire et la fragilisation des écosystèmes. Il a souligné que le développement d’un cadre national d’indicateurs constitue une étape stratégique permettant de suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques d’adaptation, d’évaluer l’efficacité des mesures adoptées, de renforcer la coordination intersectorielle, d’améliorer la transparence des données et d’optimiser l’allocation des ressources financières vers les actions prioritaires. Il a encouragé les participants à travailler avec rigueur et engagement afin que les conclusions issues des travaux puissent être intégrées dans les dispositifs nationaux de planification, de suivi-évaluation et de mobilisation des financements climatiques.

Les travaux ont réuni des représentants de l’administration publique, des partenaires techniques et financiers, des universitaires, des experts et des organisations de la société civile. Cette démarche inclusive permettra au Tchad de disposer d’outils robustes pour mesurer plus efficacement les progrès réalisés, évaluer l’impact des politiques climatiques, renforcer la coordination intersectorielle, améliorer la redevabilité et promouvoir des actions d’adaptation inclusives et durables. Elle contribuera également à renforcer l’harmonisation du reporting aux niveaux national, régional et international, en cohérence avec les engagements stratégiques du pays et la vision régionale portée par la CCRS.