Combler le fossé : faire progresser l’action climatique pour la paix, la sécurité et la résilience en Afrique

SOMMET AFRICAIN SUR LE CLIMAT (ACS2)ÉVENEMENT PARALLELE

« Combler le fossé : faire progresser l’action climatique pour la paix, la sécurité et la résilience en Afrique. »  

Allocution de Son Excellence Monsieur Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif de la CCRS

Distingués invités,

C’est avec un réel plaisir que je prends la parole aujourd’hui à cet événement important sur l’action climatique pour la paix, la sécurité et la résilience en Afrique. Je tiens avant tout propos à remercier le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine et les partenaires organisateurs de cet événement pour leur invitation et pour leur travail abattu en faveur du succès de cette rencontre. Je tiens également à exprimer ma gratitude au gouvernement éthiopien pour son hospitalité et son soutien à cette importante initiative.

Le thème abordé à la présente rencontre cadre parfaitement avec le contexte de la région du Sahel d’où je viens. En effet, le Sahel est l’une des régions particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique, qui exacerbent les défis de sécurité et de développement. Les données sont alarmantes : une augmentation des températures de 0,6 °C observée dès les années 1970, évoluant à 0,8 °C dans les années 2010, avec des projections indiquant une hausse de 3 °C à 6 °C d’ici la fin de notre siècle.

Cette augmentation des températures a des conséquences dramatiques sur les moyens de subsistance des populations, notamment les agriculteurs, les éleveurs et les autres couches vulnérables. Au Sahel central, notamment au Mali en 2021, la sécheresse a fait perdre 90 000 hectares de récoltes, mettant à mal les moyens de subsistance de plus de 3 millions de personnes. Les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles sont également en augmentation, notamment entre agriculteurs et éleveurs, qui se multiplient en raison de la raréfaction des ressources.

Les conséquences humanitaires sont graves : les violences ont contraint 4,5 millions de personnes à quitter leurs foyers dans la région du Liptako-Gourma que partagent le Burkina Faso, le Mali et le Niger, soit une augmentation de 200 % en l’espace de deux ans. Aussi, selon les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les rendements agricoles diminueront de 20 % chaque décennie d’ici la fin de notre siècle dans certaines zones du Sahel.

Face à ces défis, la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS), que j’ai l’honneur de diriger, est convaincue que l’action climatique est essentielle pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Nous travaillons à renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes face aux impacts du changement climatique et à promouvoir des initiatives qui abordent les défis de sécurité climatique de manière holistique.

Je suis persuadé que cet événement est une occasion importante pour réfléchir à la manière dont l’action climatique peut contribuer à la paix et à la stabilité en Afrique, en tirant parti des expériences endogènes, c’est-à-dire des initiatives locales et communautaires menées sur notre continent.

Je suis également convaincu que les discussions d’aujourd’hui contribueront à éclairer les résultats politiques du deuxième sommet sur le climat en Afrique, afin de porter davantage la voix du continent à la COP30 ainsi qu’à d’autres agendas multilatéraux de la diplomatie climatique et du développement durable.

En conclusion, je réaffirme mon engagement et celui de la CCRS en faveur de l’action climatique en Afrique, et je suis convaincu que nous pouvons faire une différence collective pour lutter contre les effets du changement climatique et promouvoir la paix et la stabilité sur notre continent.

Je vous remercie pour votre attention et votre engagement en faveur de l’action climatique en Afrique.

CCRSahel
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