logo de la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS)

Célébration de la Journée Mondiale de Lutte contre la Désertification et la Sécheresse 2024 par la Commission de l’UA : Le Secrétaire Exécutif de la CCRS y prend part

Juin 18, 2024

Le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel (SE-CCRS) SEM. Issifi Boureima a prononcé une allocution à l’ouverture de la réunion virtuelle organisée par la Commission de l’Union Africaine à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse. 

Cette réunion a vu la participation des représentants des organisations régionales et celles du Système des Nations Unies intervenant dans l’agenda de la problématique du Climat avec ses conséquences socio-politiques, économiques et environnementales. 

C’était l’occasion pour le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel de décliner la vision de la CCRS et les actions entreprises conformément à son mandat dans le cadre de sa contribution au règlement de trois principaux défis majeurs en lien à l’agenda global de la prise en charge de la problématique climatique au Sahel comme en Afrique en général. Il s’agit de :

–    la faible synergie et de coordination des acteurs régionaux et nationaux,

–    le déficit des projets bancables à soumettre pour financement

–    la faible accessibilité aux différentes opportunités de financements notamment innovants pour les pays.

 Il est apparu aussi opportun pour SEM. Issifi Boureima de renouveler son appel de plaidoyer à l’endroit de la Commission de l’Union Africaine et les Nations Unies à la faveur d’un deal international pour la promotion d’un nouveau pacte décennal réellement cohérent aux priorités et aspirations des pays du Sahel afin de mobiliser un financement conséquent permettant de gagner le pari de la résilience, de l’adaptation et la pacification de la région.

Ce pacte devrait avant tout mobiliser autour de sa déclinaison et sa mise en œuvre l’ensemble du capital de ressources endogènes, humaines, économiques et naturelles en s’appuyant par ailleurs sur l’accompagnement de l’ensemble des partenaires de la région du Sahel dont faut-il le souligner, l’alignement cohérent de leur adhésion sera important pour gagner le pari face à ces défis.

Célébration de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse 2024 par la Commission de l’UA : Le Secrétaire Exécutif de la CCRS y prend part

Allocution de Son Excellence Monsieur Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel (CCRS)

Mesdames, Messieurs, Distingués participants
C’est pour moi un immense plaisir de prendre part aujourd’hui à cet évènement qui célèbre l’Edition 2024 de la journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sècheresse. Cet évènement dont le thème choisi a la pertinence de résumer en si peu de mots les défis et les enjeux en lien à ces phénomènes qui jadis étaient connus avec des épisodes cycliques mais qui se manifestent malheureusement de plus en plus avec persistance et acuité notamment au sahel.
Qu’il me soit permis ainsi de saluer et féliciter la Commission de l’Union Africaine pour l’initiative de cette réunion en relation avec les différents partenaires ici représentés.

Excellences, distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Au Sahel, la situation reste complexe car marquée par des défis multiformes notamment, ceux liés aux changements climatiques tels que, les sécheresses prolongées, les précipitations erratiques, la dégradation des terres et la diminution de la biodiversité. La Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification n’a -t-elle pas déjà rapporté que 80% des terres agricoles et de pâturages sahéliens sont dégradées entrainant ainsi la diminution de la productivité de ces écosystèmes avec comme conséquence la recrudescence des crises alimentaires et la persistance de la pauvreté. Comme dit-on dans un adage, un malheur ne vient jamais seul, les épisodes longs de sècheresses qui se manifestant de plus en plus à des fréquences cycliques réduites impactent la dynamique des écosystèmes naturels, les terres et les eaux de surfaces comme souterraines ainsi que le cadre vie des communautés sahéliennes.

Au registre de ces défis, faudrait-il aussi relever ceux émergents, notamment, l’insécurité sur toutes ses formes notamment celle induite par les effets des phénomènes ci-dessus cités dont les conséquences entrainent malheureusement l’érosion de la cohésion sociale et même la stabilité institutionnelle et politique de nos pays.

Face à cette situation d’une ampleur complexe caractéristique d’un hydre à plusieurs têtes, les pays sahéliens ne ménagent pourtant aucun effort pour apporter des solutions et cela sans compter l’appui des partenaires au développement. Toutefois, la persistance de ces phénomènes et leurs conséquences constatées avec l’exacerbation du changement climatique et les autres chocs émergents soutiennent la nécessité d’un véritable questionnement sur l’efficacité des ripostes qui leur sont jusque-là apportées.

C’est dans ce contexte qu’a été créée la Commission Climat pour la Région du Sahel, sous l’égide de l’Union Africaine, pour coordonner et mobiliser un soutien régional et international face aux défis climatiques dans cette partie vulnérable du continent africain. Notre mission première est de promouvoir les efforts d’adaptation, d’atténuation, de résilience et de stabilisation au Sahel.

Forte de ses 17 pays membres, la Commission Climat pour la Région du Sahel joue un rôle crucial pour garantir que l’action climatique en respectant les objectifs et engagements mondiaux en matière de climat et de développement durable, concoure à soutenir durablement la résilience, l’adaptation et la pacification de la région du sahel à travers notamment la mise en œuvre d’actions et initiatives :
– permettant d’anticiper ou de contenir les dommages dus aux phénomènes extrêmes, protégeant, la biodiversité,
– promouvant la sécurité alimentaire,
– impliquant la jeunesse et les femmes,
– réduisant les inégalités sociales et favorisant un dialogue inclusif entre les parties prenantes.

Il existe cependant tout même une série de goulots d’étranglements nécessitant un règlement adapté pour assurer l’efficience de telles actions susmentionnées, il s’agit de la faible synergie d’actions, encore plus problématiques avec la multitude d’acteurs intervenant au sahel, le déficit de propositions de projets structurants dû à la faible capacité des pays et des organisations interétatiques et la faible accessibilité au financement.

C’est pourquoi en cohérence à son mandat, la Commission Climat pour la Région du Sahel, au plan stratégique œuvre pour la mise en place des mécanismes cohérents et adaptés permettant de renforcer un cadre dialogue cohérent et la synergie entre les acteurs et cela à tous les niveaux, régional , sous régional et national.

La Commission Climat pour la Région du Sahel se réjouit ainsi de la portée de ses efforts consentis pour promouvoir des cadres de dialogues inclusifs avec toutes les parties prenantes régionales et nationales à la faveur du renforcement de la synergie d’actions. Aussi, au plan opérationnel, pour contribuer à pallier le déficit de projets bancables, la Commission Climat pour la Région du Sahel œuvre activement en relation avec ses partenaires pour élaborer au profit de ses pays membres des projets structurants dans le cadre la mise en œuvre du Plan d’Investissement Climat pour la résilience du Sahel. Dans cette dynamique, avec l’appui technique du PNUD, la Commission Climat pour la Région du Sahel a récemment élaboré 4 notes conceptuelles de projets structurants soumises au cycle de financement de la BOAD.

Ces notes conceptuelles en cohérence avec le PIC-RS proposent des actions intégrées tenant compte notamment de l’intercorrélation du climat avec le défi sécuritaire et leurs implications induites sur tous les secteurs prioritaires dont dépendant les moyens d’existences des communautés sahéliennes. Ces projets s’ajoutent ainsi à d’autres déjà initiés avec d’autres partenaires. Avec des niveaux de maturité différents certains de ces projets proposent ainsi des solutions en cohérence avec les problématiques objets de la présente réunion.

Il me plait de relever à cet égard qu’au sahel, les solutions basées sur la nature, la gestion durable des terres et les pratiques agricoles soutenables sont plutôt des outils précieux qui, si portés à l’échelle, joueront un rôle crucial dans l’amélioration de la résilience face à la désertification et sécheresse en contribuant ainsi la sécurité alimentaire, la restauration de la biodiversité et des écosystèmes hydriques et donc d’atténuer le problèmes de l’insécurité et les conflits sociaux occasionnés par la rareté des ressources et la précarité existentielle des couches les plus vulnérables notamment les jeunes et les communautés éleveurs.

C’est conscient de cet enseignement du fait d’une intercorrélation entre ces phénomènes que j’annonce solennellement la parfaite adhésion de la Commission Climat pour la Région du Sahel dans un esprit de subsidiarité à l’initiative de la Commission de l’Union Africaine relativement à l’élaboration d’une position commune sur ce nexus « Climat-paix-sécurité ». Il me plait de souligner que cette démarche qui fait suite à la déclaration de Bamako et les autres agendas de sécurité climatique au sahel, repose également sur les principes d’orientations du processus de révision en cours du PIC-RS.

Mesdames et Messieurs, distingués invités,
La mobilisation des ressources constitue également un goulot d’étranglement majeur pour le financement des projets notamment, de gestion durable des terres, de restauration des écosystèmes et d’adaptation au changement climatique. La faible accessibilité aux ressources de la finance climat internationale par la plupart des pays de la région du Sahel rend difficile la mise en œuvre de projets à la hauteur des défis climatiques et autres subséquents auxquels ils font face. Face à cette situation, il n’est point besoin d’apprécier l’importance de doter la région du sahel d’un mécanisme financier plus adapté aux priorités des pays et devant permettre également de les soutenir pour accéder aux autres sources de financements. Dans cette perspective, la Commission Climat pour la Région du Sahel se réjouit de la poursuite du processus de l’opérationnalisation du Fonds Climat pour la Résilience du Sahel. Aussi au regard de l’impératif en lien à la définition de solutions idoines rapides sur cet agenda et ce, en attendant l’opérationnalisation effective de ce Fonds dont le siège est fixé au Nigeria, la Commission Climat pour la Région du Sahel avec l’appui de ses partenaires travaille à l’opérationnalisation d’une Facilité devant permettre de mobiliser dans des délais raisonnables des ressources au profit de la résilience et de la stabilisation de la région du Sahel dans le cadre la mise en œuvre du PIC-RS.

Cette nouvelle facilité devrait ainsi permettre de mieux soutenir de façon cohérente et efficiente le financement des actions climatiques sur toutes ses dimensions notamment, de sécurité climatique au niveau de l’ensemble de la région sahel.

Je me réjouis de l’avancement de ce processus avec une étude qui est cours et des consultations enclenchées avec des partenaires notamment avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Je saisis ainsi la présente occasion pour magnifier une fois de plus l’excellente collaboration dont la Commission Climat pour la Région du Sahel bénéficie du PNUD sur cet agenda. Aussi, j’adresse opportunément un appel à la Commission de l’Union Africaine pour son appui soutenu notamment dans le cadre de la mobilisation des partenaires pour une opérationnalisation rapide de cette facilité innovante dédiée au financement de la résilience, l’adaptation et la pacification du sahel en cohérence avec le PIC-RS et les autres agendas régionaux sous régionaux et nationaux.

Pour ce faire la CCRS propose-t-elle que des actions de plaidoyer soient conjointement planifiées pour la région du sahel au tour cette facilité dans la perspective des grands agendas régionaux internationaux à venir. Il me plait ainsi de souligner principalement, les prochaines sessions de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui coïncideront avec la tenue du sommet des Nations Unies sur le futur, les prochaines COP désertification et climat ainsi que la prochaine Assemblée Générale de l’Union Africaine pourraient être des grands rendez-vous pour faire porter concrètement la voix de la région du sahel. Aussi, conscient de l’énormité du défi, la Commission Climat pour la Région du Sahel voit d’un bon œil, l’impulsion d’une réflexion à la faveur d’un nouveau Deal international pour la promotion d’un pacte décennal pour la mobilisation d’un financement conséquent pour la résilience, l’adaptation et la pacification du sahel.

Mesdames et Messieurs, distingués invités,
La Commission Climat pour la Région du Sahel ayant amorcé cette réflexion avec certains partenaires, plaide qu’en relation avec son Secrétariat Exécutif et les autres parties prenantes la Commission de l’Union Africaine endosse un tel agenda notamment auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux dont les Nations Unies. Il s’agira ainsi d’un nouvel agenda qui pourrait s’appuyer sur le capital d’instruments stratégiques existant en mettant en amont l’accent sur une mobilisation effective de tous le potentiel endogène des ressources, humaines, financières naturelles en mettre en contribution pour gagner le pari sur l’horizon défini.

Je fonde l’espoir qu’au regard de la qualité des échanges cette réunion permettra aux parties de convenir à des actions concrètes dont aspirent fortement nos commuunautés.
Je vous remercie!