Le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel, SEM. Issifi Boureima a prononcé ce mercredi 10 juillet 2024, une allocution au segment d’ouverture de la réunion virtuelle organisée par le Bureau des Crises du PNUD sur le Nexus Climat, Paix et Sécurité dans les contextes de stabilisation au Sahel.
Cette rencontre, qui fait suite à celle tenue en avril dernier à New York, a permis au Secrétaire Exécutif de la CCRS de faire le point avec les différentes parties prenantes sur les actions prévues et réalisées par la Commission Climat pour la Région du Sahel dans le cadre de l’agenda de la sécurité climatique au Sahel.
L’occasion lui a été aussi donnée de renouveler son appel après celui adressé à Rome en Italie lors de l’événement sur le Partenariat pour l’intensification des mesures climatiques dans les situations de fragilité et de conflit, organisé par le PAM en relation avec les Emirati à la faveur d’un Pacte décennal international pour le financement de la résilience, de l’adaptation et de la pacification de la région du Sahel.
En effet, au regard de l’ampleur des défis et des graves implications de leur projection future face à l’inaction, l’opérationnalisation effective d’un tel Pacte est plus qu’opportune pour le Sahel.
Aussi, le Secrétaire Exécutif de la Commission Climat pour la Région du Sahel s’est réjoui de la bonne disposition de tous les acteurs pour la mise en place d’un cadre de collaboration dynamique et opérationnel qui devrait porter une feuille de route d’actions prioritaires en lien, au renforcement des capacités, à la formulation et la mise en œuvre des projets structurants ainsi qu’au plaidoyer et à la mobilisation des ressources, tous, des actions priorités majeures pour le succès de l’agenda de la résilience et de la pacification de la région du Sahel.

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR ISSIFI BOUREIMA, SECRETAIRE EXECUTIF DE LA CCRS
Mesdames, Messieurs, distingués invités,
Je voudrais à l’entame de mon propos remercier le PNUD pour l’invitation qui nous a été accordée pour prononcer une allocution en marge de cet événement. Il me plait aussi de souligner que la présente rencontre, à l’initiative du Bureau des Crises du PNUD, fait suite à celle tenue en avril à New York, dans le cadre de l’agenda de la sécurité climatique.
Je voudrais aussi féliciter une fois de plus ledit Bureau du PNUD pour son engagement en réitérant également notre profonde gratitude pour la collaboration soutenue impulsée avec la CCRS dans le cadre du suivi de cet agenda, particulièrement pour le cas du Sahel.
En effet, faudrait-il rappeler que la problématique de la sécurité climatique est devenue, au regard des effets d’intercorrélation qu’elle met en relation, le principal défi qui éprouve la région du Sahel.
Il est ainsi devenu une évidence que dans le cadre de l’agenda de la résilience et l’adaptation face aux changements climatiques, aucune réponse ne pourrait être jugée adaptée et cohérente si elle ne prend pas en compte les implications en lien à la problématique sécuritaire et ses corollaires.
C’est dans cette dynamique que la CCRS a salué l’initiative du PNUD et de ses partenaires pour la tenue d’une Conférence sur le nexus Climat-Paix-Sécurité, en novembre 2023 à Bamako qui a permis aux différentes parties de s’accorder à travers une Déclaration dite de Bamako sur des actions stratégiques et opérationnelles permettant une meilleure prise en charge de cette problématique au Sahel.
Mesdames et Messieurs,
Il me plait à cet égard de souligner que la CCRS en tant que partie prenante au rang des Organisations régionales de cet agenda, s’emploie activement pour une mise en œuvre réussie de cette Déclaration dont les déclinaisons sont cohérentes à sa vision stratégique et opérationnelle.
A cet égard, dans le cadre de l’opérationnalisation de la CCRS, je me réjouis d’ores et déjà de la réalisation et de la prévision d’une série d’actions cohérentes à l’agenda de la sécurité climatique :
Ainsi au niveau stratégique, faudrait-il souligner que la problématique de la sécurité climatique est portée au centre de l’agenda du plaidoyer et de la diplomatie climatique auprès de l’ensemble des acteurs à savoir, les pays membres ainsi que les Partenaires techniques et financiers notamment pour une prise en compte de cette problématique dans la définition et la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales, sous-régionales et régionales au Sahel.
Dans cette même dynamique, des orientations ont été définies pour une prise en compte de la problématique dans le cadre du processus de la révision du Plan d’investissement climat pour la région du Sahel en cours. Des consultations sont également prévues avec les pays membres, dans la perspective de la révision de leur troisième génération des CDN.
Par ailleurs au niveau continental, la CCRS se félicite-t-elle pour avoir affirmé sa parfaite adhésion au processus de la définition d’une position commune africaine sur le nexus Climat-Paix-Sécurité et se réjouit des discussions qui sont en cours sur cet agenda, avec le département indiqué de la Commission de l’Union africaine.
Au niveau opérationnel, en cohérence à sa vision stratégique, la CCRS a initié, en relation avec certains de ses partenaires, une série de projets de sécurité climatique multi-pays dans le cadre de la promotion des actions cohérentes et adaptées permettant de mieux aborder cette problématique au Sahel.
Aussi, la CCRS s’apprête à lancer une étude avec l’appui de la Banque africaine de Développement pour l’élaboration d’un programme régional de sécurité climatique abordant par ailleurs la résilience des systèmes alimentaires et l’accès à l’énergie durable qui constituent deux priorités majeures des politiques de résilience au Sahel. Ce programme, dont le financement de son élaboration est assuré dans le cadre de la mise en œuvre du P2-P2RS, premier projet régional en cohérence au PIC-RS, concernera six des pays membres de la CCRS à savoir : la Gambie, la Guinée, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Mesdames et Messieurs,
A ces actions ci-dessus citées et déjà initiées, sont aussi prévues des études stratégiques permettant de renforcer les connaissances et la prise en charge de cette problématique au Sahel.
Il me plait ainsi de souligner que dans le cadre de l’agenda du financement, la CCRS a initié la mise en place d’une Facilité devant permettre de mobiliser des ressources pour le soutien de la résilience, de l’adaptation et de la pacification du Sahel. La CCRS se réjouit-elle à cet égard de l’excellente collaboration avec certains de ses partenaires notamment le PNUD dans le cadre de cet agenda dont le processus sera bientôt bouclé.
Cette Facilité, prévue en prélude à l’opérationnalisation effective du Fonds climat pour la résilience du Sahel, apparait indiquée au regard de la problématique du financement qui constitue avec la faible capacité technique et institutionnelle des parties prenantes, les principaux goulots d’étranglement qui freinent le succès de la mise en œuvre des initiatives de l’agenda climatique de façon globale.
Il me plait de renouveler à cet égard mon appel, au nom de l’ensemble de nos pays membres, pour que la question du financement et celle du renforcement des capacités soient des priorités majeures dans le cadre de l’agenda de la sécurité climatique au Sahel. Ce présent appel fait ainsi suite au tout dernier que nous avons adressé en marge de l’événement sur le Partenariat pour l’intensification des mesures climatiques dans les situations de fragilité et de conflit, organisé à Rome en Italie, par le PAM en relation avec les EAU. Cet appel est aussi lancé à l’endroit de l’ensemble des partenaires de la région du Sahel à la faveur d’un Pacte décennal international pour le financement de la résilience, de l’adaptation et de la pacification de la région du Sahel. En effet, au regard de l’ampleur des défis et des graves implications de leur projection future face à l’inaction, l’opérationnalisation effective d’un tel Pacte est plus qu’opportune.
La CCRS juge opportun le renforcement du cadre de dialogue avec les Partenaires techniques et financiers sur l’agenda de la résilience et de la pacification de la région du Sahel. Propose-t-elle ainsi, l’organisation des événements de plaidoyer à la faveur de cette région en marge des grandes rencontres internationales de l’agenda de la diplomatie climatique et du Développement Durable.
Dans cette perspective, il me plait d’annoncer l’initiative de l’organisation d’un événement consultatif de haut-niveau sur le Sahel en marge de la COP 29 prochaine. Cet événement pour lequel nous sollicitons l’appui et l’implication effective du PNUD et les autres partenaires, devrait servir de cadre d’échanges sur les actions menées par les différents acteurs afin de s’accorder sur une mutualisation des efforts pour une meilleure prise en charge de la problématique de la sécurité climatique et ses corollaires au Sahel. Je me réjouis déjà de la disponibilité du PAM pour collaborer à l’organisation de cet évènement important.
Je ne finirai mon propos sans pour autant relever une fois de plus la nécessité de formaliser le cadre de partenariat entre le PNUD, la CCRS et nos autres organisations sous régionales telles que, L’Autorité du Liptako Gourma et la Commission du Bassin du Lac Tchad, parties prenantes de l’agenda climatique au Sahel.
Ce cadre de collaboration auquel nous marquons un grand intérêt devrait ainsi porter une feuille de route d’actions prioritaires en lien au renforcement des capacités, à la formulation et la mise en œuvre des projets structurants ainsi qu’au plaidoyer et à la mobilisation des ressources.
Dans cette dynamique, en cohérence à sa vision stratégique, je réitère la parfaite disposition de la CCRS à œuvrer pour le succès d’un tel cadre de partenariat.
Je vous remercie pour votre attention.