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Partnering to Scale Up Climate Actions in Fragile and Conflict-Affected Situations (FCS) – Zooming in on Food Security: Allocution de Son Excellence Monsieur Issifi Boureima, Secrétaire Exécutif de la CCRS

Juin 26, 2024

Mesdames, Messieurs, distingués invités

Je voudrais à l’entame de mon propos saluer et féliciter les organisateurs de cet important événement notamment le Gouvernement des Émirats Arabes Unis, la présidence de la COP-29, Fonds international de développement agricole (IFAD), Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) à qui je présente mes vifs remerciements pour l’invitation qui m’a été adressée.

C’est pour moi un immense plaisir de prendre part aujourd’hui à cet événement de haut niveau consacré aux solutions politiques et programmatiques adaptées aux pays en situation de fragilité et de conflit pour faire face aux multiples risques et aux impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire et construire des systèmes agroalimentaires résilients.

Les sujets sur lesquels nous sommes invités à nous prononcer sont d’autant plus d’actualité en sens qu’ils sont au cœur de l’action de la Commission Climat pour la Région du Sahel que j’ai l’immense honneur de diriger en tant que son Secrétaire Exécutif.

Faudrait-il le souligner, la Commission Climat pour la Région du Sahel a été créée, sous l’égide de l’Union Africaine, pour coordonner et mobiliser un soutien régional et international face aux défis climatiques dans cette partie vulnérable du continent africain.

Excellences, distingués invités, Mesdames et Messieurs,

À la question de savoir comment la région du Sahel s’unit pour relever les défis du changement climatique et élaborer un plan à long terme pour le renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et les systèmes agroalimentaires durables, il me plaît de relever qu’en février 2019 la première Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission tenue à Niamey au Niger a doté la région du Sahel d’un Plan d’Investissement Climat.

Ce plan, dont les déclinaisons stratégiques au niveau national sont les CDN, constitue le principal cadre de référence stratégique régional prenant en compte les engagements mondiaux en matière du climat et de développement durable tout en concourant à soutenir durablement la résilience à l’adaptation et la pacification du Sahel.

Ce Plan d’Investissement Climat endossé par l’Union Africaine au titre de la région du Sahel, est élaboré sur la base des priorités des Contributions Déterminées au niveau Nationales des 17 pays membres de la CCRS et en cohérence avec l’agenda 2063 et les autres cadres stratégiques régionaux et internationaux. Sa mise en œuvre s’appuie sur la prise en compte des engagements mondiaux en matière du climat et de développement durable tout en concourant à soutenir durablement la résilience à l’adaptation et la pacification du sahel.

Excellences, distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Il existe cependant une série de goulots d’étranglement nécessitant des solutions adaptées afin d’assurer l’efficience des actions de résilience et d’adaptation que portent la Commission Climat pour la Région du Sahel et ses partenaires dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan.

D’où la pertinence de s’interroger sur le rôle de la communauté internationale pour appuyer et contribuer significativement à accélérer les actions nécessaires afin d’inverser la tendance.

Principalement au rang de ces goulots d’étranglement qui interpellent un tel appui attendu de la communauté internationale à la faveur de la région du Sahel, devrons nous souligner, la faible synergie des acteurs, le déficit des projets bancables et aussi le faible accès aux financements requis pour soutenir la mise en œuvre des actions programmées.

Relativement à la question de la faible synergie des acteurs, la CCRS à travers ses cadres de concertations définis avec toutes les parties prenantes ainsi qu’un agenda de cadre de coopération cohérent avec ses partenaires, s’emploie à contribuer au renforcement de la coordination des initiatives et actions de résilience et d’adaptation au Sahel et cela tant au niveau régional que national.

S’agissant du déficit des projets bancables, la CCRS en relation avec ses partenaires a élaboré une feuille de route visant à appuyer ses pays membres à travers l’élaboration des projets structurants multi-pays.

Je voudrais citer ainsi le Programme de Renforcement de la Résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel dans 9 pays bénéficiaires avec l’appui de la BAD et également le projet de mise en œuvre des initiatives d’adaptation en Afrique du centre et de l’Ouest (PACO) à travers lequel il est prévu le renforcement des capacités d’adaptation de 3 pays membres de la CCRS.

D’autres projets de niveaux de maturité différents sont aussi dans le pipeline du Secrétariat Exécutif de la CCRS basé à Niamey au Niger.

Il est opportun de souligner par ailleurs l’existence de nombreuses initiatives en parfaite cohérence avec la vision de la CCRS, initiatives de différents partenaires du Sahel notamment, le PAM dont la représentation du Niger mets en œuvre depuis près de 10 ans une initiative remarquable dite « Reverdir le Niger » qui constitue une parfaite illustration sur le fait qu’il est possible de renverser la tendance des effets du changement climatique sur les communautés et leurs moyens d’existence.

En effet, avec des actions cohérentes et intégrées à peine près d’une décennie, cette initiative a permis de récupérer 280 000 hectares dégradés et de renforcer la résilience d’un 1,9 million de personnes initialement ciblées comme vulnérables. Il s’agit ainsi des actions de résiliences louables qui devront être soutenues et promues à travers leur mise à échelle qui recommande une mobilisation des ressources conséquentes.

Comme précédemment cité, la mobilisation des ressources constitue en effet un goulot d’étranglement majeur pour le financement des projets au Sahel.

Face à cette situation, il s’avère opportun de doter la région du Sahel d’un mécanisme financier plus adapté pour permettre le soutien au financement des actions de résilience et d’adaptation des pays. Dans cette perspective, la Commission Climat pour la Région du Sahel se réjouit de la poursuite du processus de l’opérationnalisation du Fonds Climat pour la Résilience du Sahel. 

Toutefois, au regard de l’impératif en lien à la définition de solutions idoines rapides sur cet agenda, et ce, en attendant l’opérationnalisation effective de ce Fonds dont le siège est fixé au Nigeria, la Commission Climat pour la Région du Sahel avec l’appui de ses partenaires travaille à l’opérationnalisation d’une facilité devant permettre de mobiliser dans des délais raisonnables des ressources au profit de la résilience et de la stabilisation de la région du Sahel.

Je me réjouis de l’avancement du processus de cette facilité avec une étude qui est cours et des consultations enclenchées avec des partenaires notamment avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Je saisis ainsi la présente occasion pour inviter solennellement le Programme Alimentaire Mondial avec l’ensemble de ses partenaires à se joindre à ce processus d’une importance capitale pour le Sahel.

Pour ce faire, la CCRS propose-t-elle que des actions de plaidoyer soient conjointement planifiées autour de cette facilité lors des grands agendas régionaux internationaux à venir.

Aussi, conscient de l’énormité du défi de la mise en œuvre des actions durables, la Commission Climat pour la Région du Sahel soutient, l’impulsion d’une réflexion à la faveur d’un deal international pour la promotion d’un nouveau pacte décennal pour un appui soutenu permettant de gagner irréversiblement le pari de la résilience, de l’adaptation et de la pacification du Sahel.

Dans cette perspective, il me plaît de saisir la présente occasion pour inviter solennellement le Gouvernement des Émirats Arabes Unis et la Programme Alimentaire Mondial, hôtes du présent événement, pour leur parfaite adhésion à cet agenda.

S’agissant du Gouvernement des Émirats Arabes Unis, tout en réitérant nos vives félicitations pour le succès de la dernière COP28 qui a permis d’affirmer leur engagement sur l’agenda du climat, je voudrais saisir opportunément la présente occasion pour leur renouveler notre appel au nom des pays membres de la région du Sahel, relatif à la requête d’appui à la construction du siège de la CCRS qui constitue des actions prioritaires de son opérationnalisation.

Il me plaît de souligner à cet égard que conformément à son mandat, il est attendu de doter son siège des capacités devant lui conférer le statut de vitrine régionale de la diplomatie climatique et environnementale et de laboratoire d’élaboration de projets structurants pour le Sahel.

Aussi, relativement à la promotion d’un Pacte décennal de soutien à la région du Sahel susmentionné, il me plait de souligner que l’adhésion des Emirats Arabes Unis à cet agenda renforcera leur leadership dans le cadre de la diplomatie et la coopération internationale.

Dans cette dynamique, j’ai le plaisir d’annoncer la proposition de la CCRS relative à l’organisation d’un événement de plaidoyer pour le Sahel en marge de la COP prochaine en relation avec le Programme Alimentaire Mondial, le Gouvernement des Emirats Arabes Unis ainsi que l’Azerbaïdjan, pays hôte de la COP prochaine.

En vous réitérant la pleine disposition de la CCRS à œuvrer avec tous les partenaires pour la concrétisation des actions stratégiques et opérationnelles susmentionnées dans la perspective d’une prise en charge réussie de l’agenda de la résilience au Sahel, je vous remercie pour votre aimable attention.